Dans le monde professionnel, les risques psychosociaux sont nombreux. Ils touchent tous les secteurs d’activité et n’épargnent aucune catégorie socioprofessionnelle. Dans certains cas, on parle de charge mentale au travail. Plusieurs facteurs expliquent l’émergence de ces risques psychosociaux RPS, qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale des employés. Le ministère du Travail et l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) travaillent de concert pour faire de la prévention et sensibiliser les employeurs avant que les situations ne deviennent dramatiques. Chaque employeur doit donc avoir conscience des différents risques psychosociaux susceptibles de se manifester sur le lieu de travail. Au-delà de menacer l’intégrité physique et mentale des employés, ils freinent également la productivité de l’entreprise.
Le stress, le principal symptôme des risques psychosociaux au travail
Le stress est le risque psychosocial le plus fréquemment répandu dans le monde du travail. Il apparaît quand l’employé a l’impression de ne pas pouvoir répondre aux exigences de ses supérieurs ou de ne pas avoir suffisamment de ressources pour surmonter sa charge de travail.
Il est difficile d’évaluer avec précision combien de travailleurs sont régulièrement exposés au stress. L’INRS avance que près d’un employé sur deux estime n’avoir pas assez de temps pour effectuer les tâches qui lui sont demandées. Le manque de temps et d’autonomie est l’un des principaux facteurs pouvant expliquer l’apparition de stress chez un employé ou au sein d’une équipe de travail. Lorsqu’il s’installe chez quelqu’un de façon chronique, le stress peut s’avérer dévastateur sur les plans physiques et mentaux.
Les conséquences du stress peuvent se manifester sous différentes formes, en fonction de la personnalité de l’employé. En nuisant à la qualité du sommeil, il génère presque toujours une fatigue intense et chronique chez le travailleur. Dans l’entreprise, cela peut se traduire par des absences répétées, voire une tendance à l’absentéisme.
Il a également un impact fort sur les capacités de concentration d’une personne. À la longue, celle-ci peut devenir moins productive et se retrouver plus exposée aux risques d’accidents sur son lieu de travail. Son niveau de satisfaction global vis-à-vis de son emploi peut baisser drastiquement.
Enfin, comme les autres RPS, le stress peut troubler les émotions d’une personne et la mener au burn-out ou à la dépression.
Les violences internes et externes qui minent le moral des salariés
L’INRS et le ministère du Travail distinguent deux types de violence dans les risques psychosociaux au travail. La première est la violence interne. Elle s’exerce à l’intérieur même de l’entreprise, entre des salariés ou par l’intermédiaire des supérieurs et des managers. Plusieurs situations peuvent être considérées comme relevant de violences internes à l’entreprise : les conflits majeurs ou répétés, le harcèlement moral ou sexuel, les pressions et les comportements déplacés.
La prévention contre les violences internes est difficile à mener car les collègues de travail ont parfois tendance à se protéger mutuellement. Dans tous les cas, les employés subissant des violences internes reconnaissent vivre des troubles des émotions intenses. La plupart d’entre eux vont travailler avec « la boule au ventre ».
L’autre type de violence reconnu par l’INRS est la violence externe. Elle désigne toutes les violences exercées contre les employés par des personnes extérieures à l’entreprise. Il peut s’agir, par exemple, d’une serveuse harcelée par ses clients, d’un livreur qui se fait régulièrement insulter, ou encore d’un artisan qui est menacé sur le lieu de son intervention. La violence externe est un RPS plus facile à détecter que la violence interne, mais il est plus difficile de lutter contre elle.
En effet, les équipes de management n’ont qu’un champ d’action limité face à des personnes qui sont extérieures à l’entreprise. La prévention contre les violences externes est donc un enjeu majeur dans le combat pour l’épanouissement des employés et le bien-être au travail.
Un outil pour réduire la charge mentale au travail ?
L’épuisement professionnel, un phénomène de plus en plus fréquent
Le dernier des risques psychosociaux RPS au travail est l’épuisement professionnel. Il s’agit, en somme, de la dernière étape pour un employé qui a été trop longtemps soumis au stress et aux violences sur son lieu de travail. Au bout d’un certain temps, il n’est plus maître de ses émotions, multiplie les absences et les congés maladie car il n’a plus envie de venir travailler.
De nombreuses personnes manifestent leur épuisement professionnel en faisant un burn-out ou en sombrant dans la dépression. À force de trop intérioriser ses émotions, de travailler sous pression et de ne pas se reposer assez, le travailleur finit par se laisser submerger. L’augmentation généralisée des rythmes de travail conduit immanquablement à l’épuisement professionnel.
Mais alors, comment faire pour sortir du cercle vicieux et trouver des solutions à la charge mentale au travail qui puissent convenir à tout le monde, aussi bien aux employés qu’aux employeurs et aux managers ? Il est important que les employés puissent s’épanouir en éprouvant de la satisfaction lorsqu’ils exercent leur métier, mais aussi que la productivité au sein de l’entreprise reste importante.
Pour parvenir à lutter contre le stress, les violences et l’épuisement professionnel, les équipes de management doivent ménager leurs employés. Elles doivent leur faire confiance, les laisser travailler en autonomie, ne pas leur mettre trop de pression et protéger leur temps de repos. En échange, les employés seront naturellement plus efficaces et plus productifs dans leur travail quotidien.